Albert Kahn (1860-1940) est à la fois un banquier et philanthrope français.
C’est à Boulogne-Billancourt, dans sa propriété de quatre hectares, qu’il réalise un extraordinaire jardin à thèmes et constitue un impressionnant fonds iconographique intitulé « Archives de la Planète », collection constituée d'autochromes (photographies en couleurs sur plaques de verre) la plus importante au monde, et de films en noir et blanc, fonds conservé au musée départemental Albert-Kahn des Hauts-de-Seine .
En 1895 il achète une propriété à ce qui s’appelait encore Boulogne-sur-Seine. Il l’agrandit jusqu’en 1910 jusqu'à devenir propriétaire de quatre hectares de terrain.
Soucieux de dialogue entre les peuples et les cultures, il y fait aménager un jardin de scènes, jardin typique du XIXème siècle.
Dès 1895, Albert Kahn fait appel au célèbre paysagiste Achille Duchêne qui conçoit un jardin français formant un salon de verdure devant les serres d'un jardin d'hiver. Le jardin français se prolonge vers la propriété d'Albert Kahn par un « verger ornemental » où se mêlent, sur des parterres géométriques séparés par des cloisons végétales, des arbres fruitiers et des rosiers anciens.
Ce jardin central est bordé à l'est par un jardin anglais, tandis que la partie sud du site est consacrée à un jardin japonais.
La partie est, située à l’arrière des serres, est consacrée à une forêt vosgienne d’où Albert Kahn était originaire.
En 1898, son premier mécénat consiste en bourses de voyage « Autour du Monde » :
une découverte des autres pays de plus d'un an offerte à de jeunes agrégés hommes et femmes, pour leur permettre d'enrichir leurs compétences et leur futur enseignement par la connaissance directe du monde.
Ces bourses de voyage ont permis de ramener des documents uniques dont ceux relatifs aux dernières Amazones du Dahomey (aujourd’hui Bénin).
Ambre Delcroix, présidente de Mokanda, aux Jardins Albert Kahn
Albert Kahn, banquier et philanthrope
Les Amazones du Dahomey : de redoutables guerrières
Les Amazones du Dahomey sont une ancienne formation militaire entièrement féminine du Royaume du Dahomey (actuel Bénin) qui a existé jusqu'à la fin du XIXème siècle.
Elles sont nommées ainsi par les Occidentaux et les historiens à cause de leurs similitudes avec les mythiques Amazones de l’ancienne Anatolie.
C’est le roi Aho Houegbadja (règne de 1645 à 1685), troisième roi du Dahomey, qui est censé être à l'origine de la création du groupe qui devient ensuite les Amazones, un corps de chasseurs d'éléphant.
Durant le XVIIIème siècle, le roi entraîne certaines de ces femmes à devenir gardes du corps.
À l'époque du roi Ghézo (qui gouverne de 1818 à 1858), le Dahomey se militarise de plus en plus.
Ghezo donne une grande importance à l'armée et tout particulièrement aux Amazones qui obtiennent alors des uniformes et sont équipées avec des fusils danois (obtenus via le commerce des esclaves).
À cette époque les Amazones sont entre 4 000 et 6 000 femmes et représentent environ le tiers de l'armée du Dahomey !
Commandées par une femme s'étant illustrée au combat, elles sont regroupées en deux corps et cinq bataillons qui marchent à proximité du roi et ne combattent que sur son ordre.
Mais l'invasion de l'Afrique de l'Ouest par les Européens s'accélère dans la seconde moitié du XIXème siècle et, en 1890, le roi Behanzin commence à combattre les forces françaises au cours de la Première Guerre du Dahomey.
Finalement, renforcés par la Légion étrangère et disposant de meilleures armes dont des mitrailleuses ainsi que d'une cavalerie et de l'infanterie de marine, les Français infligent aux Dahoméens des pertes dix fois supérieures aux leurs.
Le Dahomey est alors placé sous protectorat français le 17 novembre 1894 et le corps des Amazones est dissout.
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