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Musée Jacquemart-André : chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse à Rome


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Musée Jacquemart-André


(par Olivier THIBAUD)(par Olivier THIBAUD)


Pour son exposition de réouverture après plus d’un an de travaux, le Musée Jacquemart-André présente une quarantaine de chefs-d’œuvre de la célèbre Galerie Borghèse à Rome.

C’est l’occasion unique d’admirer à Paris un ensemble d’œuvres majeures d’artistes célèbres de la Renaissance et de la période

baroque rarement prêtées à l’étranger, du Caravage à Rubens, en passant par Raphaël, Titien, Botticelli, ou encore Véronèse, Antonello da Messina et Bernin.

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Lorenzo Lotto, Vierge à l'enfant, 1508


La Villa Borghèse Pinciana, qui abrite aujourd’hui la Galerie Borghèse, fut construite entre 1607 et 1616 sur ordre du puissant cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), neveu du pape Paul V (1550-1621).

S’inspirant des luxueuses villas romaines, Scipion souhaitait consacrer ce palais entouré de jardins à l’exposition de ses collections d’œuvres antiques et de peintures et sculptures modernes, évoquant un nouvel âge d’or.

Doté d’un goût sûr, d’une insatiable curiosité et d’une extraordinaire capacité à déceler les chefs-d’œuvre parmi les productions de son temps, Scipion Borghèse complétait sa collection par tous les moyens, légaux ou non.

Il s’est ainsi imposé comme l’un des premiers et des plus importants collectionneurs et mécènes de l’histoire de l’art moderne, faisant de la Villa Borghèse un véritable musée avant la lettre.


La famille Borghèse finit par vendre la villa et son musée à l’État italien en 1902.

La Galerie Borghèse demeure aujourd’hui un symbole de la prospérité économique, culturelle et artistique de Rome à l’époque moderne, et à ce titre une destination incontournable pour les visiteurs de la Ville éternelle.


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Caravage, Garçon à la corbeille de fruits, vers 1596, huile sur toile, 70 x 67 cm

Ce portrait d’un jeune homme tenant un panier rempli de fruits et de feuillages automnaux a été peint par Caravage peu après son arrivée à Rome, où il était employé comme peintre de fleurs et de fruits dans l’atelier du Cavalier d’Arpin.

Le jeune peintre lombard fait déjà montre ici de l’étendue de son talent de peintre réaliste, jusqu’à figurer les imperfections des feuilles sèches et ternies de la nature morte.

L’œuvre est l’une des premières acquisitions du cardinal Scipion Borghèse en 1607, elle fait partie de la célèbre expropriation du Cavalier d’Arpin, qui la conservait plusieurs années après que Caravage ait quitté son atelier.

Accusé d’agression et de détention d’armes, l’artiste fut forcé de céder sa collection de peintures au pape Paul V, qui en fit don à son neveu, le commanditaire présumé de cette saisie.


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Caravage, Garçon à la corbeille de fruits (détail)


Francesca Cappelletti est directrice de la Galerie Borghèse à Rome.

Spécialiste du baroque italien, et particulièrement du Caravage, elle nous confie :

« On a la possibilité, pour la première fois, de visiter la collection de Scipion Borghèse à l’étranger !

C’est comme si la collection que le grand personnage a réunie au début du XVIIe siècle voyageait à Paris…c’est quelque chose qui, à l’époque du Baroque, aurait suscité beaucoup d’excitation, compte tenu de la renommée de la collection au cours des années 1620 déjà.

C’est un vertige qui attend les visiteurs :

des œuvres exceptionnelles, Raphaël, Caravage et Bernin… qui viennent d’un autre contexte, celui de la notion de collection baroque… »

Et d’ajouter, au sujet de la Galerie Borghèse à Rome :

« C’est une institution unique parce qu’elle donne encore l’idée de la collection baroque qui a traversé les temps, en devenant en plus un merveilleux endroit du Néoclassicisme européen.

C’est un espace proche d’une machine temporelle, on y voit l’antiquité classique romaine, la grande peinture de la Renaissance et du Baroque au milieu des marbres, des fresques, de la décoration originelle qui accompagnait les œuvres acquises.

Elle reste aussi un exemple d’un endroit qui existait à l’époque : la villa hors des murs de la ville, un lieu de retraite et concentration sur la beauté des arts, la première formulation du musée comme lieu de recréation de l’esprit et d’apprentissage en même temps. »


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Léonard de Vinci (d’après) Léda et le cygne, avant 1517, huile sur panneau


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Pierre Paul Rubens, Suzanne et les vieillards, vers 1606-160, huile sur toile, 94 x 67 cm


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Bernin, Autoportrait à l’âge mûr, vers 1638-1640 huile sur toile, 53 x 43 cm

Bernin aurait réalisé plus de cent cinquante peintures entre les années 1620 et 1640, mais seule une douzaine nous est parvenue.

L’Autoportrait à l’âge mûr est un remarquable témoignage de son activité de peintre, ainsi que de son intérêt pour la physionomie, que l’on retrouve dans ses portraits sculptés recherchés par les élites de toute l’Europe.

L’artiste s’est concentré sur la représentation de son propre visage à l’expression sérieuse, au regard profond et de ses traits montrant des signes de vieillissement.

L’arrière-plan – un mur uni – et ses vêtements sont rapidement esquissés de quelques coups de pinceau qui donnent à la peinture un aspect inachevé.

L’œuvre est entrée dans la collection de la Galerie Borghèse en 1911 grâce à la donation d’un mécène allemand, le baron Otto Messinger.

Dans les années 1980, l’Autoportrait de Bernin acquiert une notoriété certaine grâce à son insertion sur les billets de cinquante mille lires italienne.


Adresse

Musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France

158, bd Haussmann - 75008 Paris

Téléphone : 01 45 62 11 59


Dates

Du 6 septembre 2024 au 5 janvier 2025


Horaires

Ouvert tous les jours de 10h à 18h. En période d’exposition, nocturnes les dimanches jusqu’à 19h et les vendredis jusqu’à 22h



 
 
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