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Mexica : des dons et des dieux au Templo Mayor


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(par Olivier THIBAUD)


Mexica : des dons et des dieux au Templo Mayor est à la fois une exposition exceptionnelle et fascinante à voir jusqu’au 8 septembre 2024 au Musée du Quai Branly.


Le site web :



Ecoutez les extraits du concert au Théâtre de Verdure :





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Mexica : des dons et des dieux au Templo Mayor présente, pour la première fois en Europe, le fruit des recherches conduites au temple principal de la civilisation précolombienne mexica. Une exposition inédite dans l’histoire de l’archéologie mésoaméricaine.

Le 21 février 1978, les sous-sols de la ville de Mexico livrent l’un des secrets les plus exceptionnels de la Mésoamérique :

les vestiges de l’ancienne cité de Tenochtitlan, capitale de la civilisation mexica - longtemps nommée à tort aztèque-, de son enceinte sacrée et de son Templo Mayor.

La découverte d’un énorme monolithe circulaire figurant la déesse de la lune Coyolxauhqui inaugure un demi-siècle de fouilles archéologiques d’une ampleur inédite.

Le Projet Templo Mayor a totalement exhumé le Templo Mayor et 14 édifices environnants sur 1,51 hectares ainsi que 209 offrandes dédiées aux divinités, déposées selon une liturgie très précise.

Grâce à ces recherches, les connaissances sur l’empire et la pensée mexica se précisent de jour en jour.

Organisée en collaboration avec l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH), avec la contribution du Projet Templo Mayor, l’exposition lève le voile sur ces découvertes. Parmi les plus remarquables figurent quelques-unes des 209 offrandes qui n’avaient jamais été présentées auparavant, dont certaines découvertes très récemment.

Il s’agit d’agencements hautement symboliques composés de minéraux, de plantes, d’objets culturels, d’animaux et d’êtres humains que le peuple mexica offrait à ses divinités les plus vénérées, pour leur rendre hommage et tenter d’obtenir des faveurs en retour.

Les offrandes, disposées dans des cavités creusées dans les sols ou à l'intérieur de coffres ou boîtes en pierre de taille, étaient déposées sous les places ou sous les édifices religieux, principalement pyramidaux.

Ces dons révèlent l’extraordinaire pouvoir politique et économique que cet empire exerçait à l’arrivée des conquistadors espagnols en 1519.

Leur étude révèle non seulement une société dynamique et expansionniste, qui étendait sa domination politique et économique de l’Atlantique au Pacifique et de l’ouest du Mexique à la frontière actuelle avec le Guatemala, mais aussi une excellence artistique et une pensée symbolique et religieuse complexe.


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Pierres sacrificielles


Les pierres sacrificielles peuvent prendre la forme de techcatl (cône tronqué, cylindre, polyèdre), temalacatl (anneau), ou de chacmool (personnage allongé).

Il s’agit de bases solides placées devant les chapelles ou au centre de plateformes basses, souvent encastrées dans le sol pour plus de stabilité. Le dos de la victime était plaqué contre ces pierres, de façon que son corps soit arqué.

Quatre prêtres maintenaient fermement ses membres, tandis que le cinquième pratiquait une incision dans l’abdomen à l’aide d’un couteau en silex, puis coupait le diaphragme et pénétrait ainsi dans la cage thoracique pour en extraire le cœur.


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Récipients pour cœurs humains


Les cuauhxicalli ou « vases de l’aigle » sont les récipients à offrandes par excellence.

En pierre, en céramique ou en matière végétale, ils adoptent différentes tailles et différentes formes :

cylindres, bols ou cônes.

À l’intérieur étaient déposés les cœurs et le sang animal et humain, produit de l’autosacrifice et du sacrifice.

Ils sont généralement sculptés ou peints, avec des plumes d’aigle et des perles de pierres métamorphiques vertes évoquant le caractère précieux du sang.

Souvent, ils contiennent également des figures du Soleil et de la Terre, principaux destinataires de l’offrande.


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Êtres humains

Captifs de guerre


Les offrandes comprennent également des restes humains appartenant à des hommes et des femmes de tous âges :

des squelettes complets, des têtes coupées ou des parties du crâne, et dans une moindre mesure, des mandibules, des os du cou, des mains ou des pieds isolés.

Il s’agit toujours d’individus violemment sacrifiés.

Certains étaient appelés nextlahualtin (paiements) :

leurs corps étaient offerts aux divinités pour qu’elles récupèrent leurs forces après leurs tâches quotidiennes.

C’est le cas de ces jeunes guerriers étrangers capturés au combat et tués par ablation du cœur pour nourrir le Soleil et perpétuer ainsi son mouvement cyclique.


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Enfants représentants de Tlaloc et de Huitzilopochtli


D’autres victimes étaient considérées comme des récipients contenant les forces des dieux.

Elles étaient appelées teteo imixiptlahuan (images des divinités) et étaient sacrifiées pour renaître auprès des dieux qu’elles incarnaient et ainsi les revivifier.

Les enfants gravement atteints d’anémie, de parasitisme et de maladies gastrointestinales, qui personnifiaient les petits assistants de Tlaloc, en sont un bon exemple.

Après les avoir fait pleurer pour obtenir magiquement de la pluie, ils étaient égorgés ou étouffés puis enterrés afin d’apaiser le dieu de la pluie en cas de sécheresse extrême.



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