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Photo du rédacteurOlivier THIBAUD

Du 21 au 25 août Granville célèbre les Voiles de Travail

Dernière mise à jour : 20 avr.



(par Olivier THIBAUD)


C’est désormais une tradition bien établie :

le dernier week-end du mois d’août Granville célèbre les Voiles de Travail !

Une reconnaissance pour ce qui fit durant quatre siècles la fortune de ce port de pêche normand.



Le témoignage vivant d’un passé riche et prospère


Créé en 2012 par la Communauté de communes Granville Terre et Mer, et désormais installé parmi les grands événements normands de l’année, le Festival des Voiles de Travail offre un éclairage unique sur le patrimoine maritime de la cité corsaire et de toute la région.

Il met en valeur les bateaux à voile de travail, leurs équipages, les hommes et les femmes de la mer et leurs nombreux métiers.

Véritable musée à ciel ouvert, il investit chaque année, à la fin de l’été, les quais du port de pêche de Granville, pour offrir au grand public, in situ, le spectacle et le témoignage vivant d’un passé riche et prospère.

L’événement se déroule sur le port de pêche de Granville.

Le programme détaillé sera disponible courant août.



400 ans de grande pêche


La période des « grandes découvertes » de la fin du XVe et du début du XVIe siècle va marquer un tournant dans l’histoire économique et commerciale de Granville.

Du fait de la situation géographique de leur ville, beaucoup de marins granvillais vont en effet compter parmi les premiers explorateurs de ce que l’on appelle alors la Terre-Neuve :

terre de nouvelles conquêtes, mais aussi de nouvelles activités liées à la pêche.

Dès les années 1520, les premiers « terre-neuvas » partent donc de Granville pour la Grande Pêche à la morue (1).



Encouragés par une bourgeoisie commerçante qui cherche sans cesse à faire profit à travers l’échange de produits neufs, ce sont une quinzaine de bateaux « terre-neuviers » qui font le long voyage jusqu’aux bancs de Terre-Neuve à la fin du XVIe siècle.

La construction du premier port de Granville, entre 1532 et 1564, va également accélérer la cadence.

L’activité se développe ensuite jusqu’à atteindre son essor dans les années précédant la Révolution française :

à cette époque, une petite centaine de navires quittent chaque année le port pour naviguer vers l’Ouest.



Granville deviendra ainsi le deuxième port morutier français après Saint Malo.

Et puis au XIXe siècle, l’activité subit son premier revers.

Les troubles de la Révolution, ainsi que les conflits du 1er Empire, ont en effet une influence néfaste sur la Grande Pêche.

Et même si celle-ci voit un regain d’activité à partir des années 1820, avec la création de la Chambre des Commerces à Granville et un maximum de 90 bateaux en 1853, force est de constater que l’âge d’or de la pêche morutière est révolu.



Dès les années 1860, les nouvelles activités liées à la Révolution industrielle vont en effet profondément bouleverser les pratiques des familles et des marins granvillais.

Et surtout, c’est la catastrophe économique engendrée par les destructions de la Première Guerre Mondiale qui va définitivement enterrer le commerce de la Grande Pêche.

Même une tentative de modernisation et de mécanisation des navires ne pourra pas la sauver :

le dernier des « terre-neuviers » fera son ultime départ en 1936.


(1)

« morue » et « cabillaud » désignent en fait la même espèce de poisson, mais sont utilisés différemment selon la préparation du poisson.

- Le terme « cabillaud » est utilisé pour désigner le poisson sous sa forme fraîche ou surgelée.

- Le terme « morue » est utilisé pour désigner le poisson lorsqu'il est séché et salé.

Il est intéressant de noter que la France est le seul pays au monde à faire une distinction entre la morue et le cabillaud.


Se renseigner :



Office de Tourisme Granville Terre et Mer

Edite le « Guide destination » particulièrement complet, disponible en téléchargement ou à l’Office du tourisme





Centre Régional de Nautisme de Granville

Centre de référence pour l’apprentissage de la voile (petits et grands).

Possibilité d’hébergement.


A lire :



Granville. 400 ans de Grande Pêche

tome 1 & 2

Par Jean-Charles Levesque (dit « Petit Jean ») et Patrick Courault

304 et 272 pages

Éditions Rivages de France



Les textes sont de Jean-Charles Levesque, la « mémoire de Granville ».

Vous le rencontrerez sur le Festival ainsi que Patrick Courault qui a réalisé l’iconographie.

Les deux tomes richement illustrés forment une œuvre globale.



 Jean-Charles Levesque, la « mémoire de Granville »


Le premier évoque les terre-neuvas granvillais dans l’histoire et les techniques de pêche.

Le second s’attache à relater la vie et les drames de ces marins, ainsi que ceux de leurs navires.

Que ce soit pour pêcher la morue à Terre-Neuve ou en Islande, la baleine dans l’océan Atlantique ou Pacifique, pratiquer la course ou le long cours, les Granvillais ont navigué sur toutes les mers du monde.

Une aventure qui s’étendit sur quatre siècles.

A la fin du XVIIIème siècle, l’armement granvillais représente les deux tiers de la flotte française, faisant de la cité un port morutier de premier plan.

L’histoire de Granville est ainsi intimement liée à celle de la pêche à la morue.

En témoigne également l’origine du Carnaval :

avant d’embarquer pour de longs mois en mer, les marins fêtaient allègrement leur départ, la veille de « Mardi Gras ».



Terres-Neuvas Saint-Malo: L'épopée de la Grande pêche

Brochure – Illustré

Par Guy Michel (Illustrations), Carlos Valdeira (Illustrations), Giulio Zeloni (Couleurs), Eric Le Berre (Rédacteur)

Editions Guymic

De Jacques Cartier à nos jours, en passant par Victor Pleven (fondateur de la compagnie des pêches de Saint Malo), la grande pêche est une épopée qui s'étend sur plus de cinq siècles.

Elle retrace l'histoire des fameux terres-neuvas qui traversaient l'Atlantique au péril de leur vie pour aller pêcher le cabillaud sur les bancs de terre Neuve.

Les marins bretons furent parmi les premiers, les plus nombreux et les plus assidus.

C'est à l'Univers, le fameux bar de Saint Malo, que Hyacinthe et son petit fils Maël attendent le retour du nouveau chalutier L'Émeraude.

C'est l'occasion pour cet ancien terre neuvas de raconter au jeune garçon les aventures palpitantes des ces marins d'exception, de ces bateaux mythiques et surtout de la mer, à la fois fascinante et impitoyable.

C'est pour cela qu'il faut des pionniers, comme Victor Pleven, des hommes de grande valeur pour l'affronter.



La bisquine à Cancale et à Granville

de Jean Le Bot

Edité par l’ AVGG (Association Des Vieux Gréements Granvillais)

troisième édition 2000

192 pages

(exemplaires disponibles auprès de l’AVGG)


C’est le livre indispensable pour les amoureux des gréements traditionnels que nous propose Jean Le Bot, historien passionné et méthodique.

Il nous livre une splendide monographie à la fois technique, superbement documentée et pleine de vie.

Ce pionnier en matière de conservation du patrimoine maritime est l’un des artisans qui ont œuvré à la renaissance et au lancement de "La Cancalaise" en 1987 et de "La Granvillaise" en 1990.

Pouvoir naviguer à leur bord est une façon vivante de réactiver la mémoire d’un passé maritime encore proche…

La bisquine est et restera comme le plus beau, le plus toilé, le plus puissant voilier de travail des côtes normandes et bretonnes.

Née au début du XIXe siècle dans le golfe de Gascogne – ou golfe de Biscaye -, la « biscayenne » des pêcheurs basques est pointue aux deux extrémités.

Ce type de voilier essaime peu à peu le long de la côte Atlantique, évoluant au fil du temps et des caractéristiques locales.

Au milieu du XIXe siècle, la biscayenne devient bisquine et donne naissance, en Bretagne Nord et en Normandie, à la fameuse bisquine.

C’est dans la baie du Mont-Saint-Michel, entre 1890 et 1930, que les constructeurs vont lui donner ses lettres de noblesse.




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